DrivEmotion
Par VDB | le 17/08/18
Si Citroën ne fait plus figure de précurseur depuis un bon moment, cela n’empêche pas la marque de s’engouffrer avec appétit dans les catégories ouvertes par ses concurrents. A l’image du C3 Picasso qui avait quelque peu révolutionné le segment des minispace, le C3 Aircross ambitionne le même succès chez les mini Suv, avec les mêmes recettes. Look décalé et plutôt (très) réussi, aménagement intérieur intelligent, qualité de fabrication ne prêtant pas trop le flan à la critique, et confort de référence. D’ailleurs, là ou certains de ces concurrents ont conservés les deux types de véhicules dans leur gamme, Citroën, à l’instar de Renault, a fait le choix du remplacement, en abandonnant la catégorie des minispace. Raison de plus pour ne pas se louper.
Quelle bouille, mais quelle bouille, tous les gouts sont dans la nature, mais il faut reconnaitre que le design extérieur de ce C3 Aircross marque un tournant dans la catégorie des mini Suv. Oubliées les lignes classiques de break surélevé d’une Peugeot 2008 ou le coté massif d’un Crossland X, même le Captur prend dix ans à coté du petit Citroën, et le Juke en prend vingt !
L’avant, en appliquant le look commun à toutes les (futurs) Citroën, est particulièrement réussi avec ce double bandeau chromé parcourant toute la largeur de la face avant dans le prolongement du double chevron, et se terminant par les feux de jours ainsi que les clignotants, le tout surplombant les blocs optiques à la manière d’un C4 Space tourer. La partie basse prenant la forme d’un sabot de protection façon 4x4.
Le profil et un peu rondouillard et bon enfant, et l’on devine la tentation contrariée d’y inclure les airbump sur le décroché du bas des portières, souligné par de larges arches de roues noir.
Finissons notre tour par l’arrière, encadrée par des feu façon escargot (si si), surplombant le même sabot de protection façon 4x4. On aime ou on n’aime pas, mais on ne fait pas burk !
Ajoutez à cela la possibilité de souligner, comme sur notre version d’essai, les barres de toit, rétroviseurs, centre de roues, entourages de phares et persiennes de custodes arrières rigolotes en orange (ou blanc), et à vous la personnalisation.
L’intérieur est un peu décevant au premier abord, rapporté à l’extérieur s’entend. Et encore, notre modèle était-il équipé du pack « Urban red » apportant quelques touches de couleur. Sinon, c’est sérieux, mais un peu triste. L’ergonomie est bonne, ainsi que la position de conduite, mais je trouve toujours aussi désagréable d’être obligé de passer par l’écran tactile central pour un bête réglage de clim. Celui-ci s’avère suffisamment lisible et réactif, et on y retrouve ses petits (audio, gps, clim donc, téléphone, application et paramétrage de la voiture) assez facilement. Les commandes tombent sous la main, et si vous avez déjà conduit un modèle du constructeur (ou Peugeot), vous ne serez pas dépaysé par la commande du régulateur de vitesse, inchangée depuis quoi, vingt ans ? L’habitabilité est excellente pour le gabarit, et quatre adultes avec bagages prennent place confortablement. Et puis en cas de besoin, la banquette coulissante de cette finition Shine permettra d’adapter l’espace à votre besoin. Un vrai petit Picasso surélevé.
Par contre si la finition est globalement bonne, quelques points de détails mériteraient un peu plus d’attention, comme l’ajustement de la boite à gant (espacement irrégulier coté porte) ou les espèces de « peluches » dépassant de la garniture de toit à l’intersection avec le toit ouvrant, parfaitement mis en valeur par le léger éclairage de celui-ci : ou comment transformer une bonne idée en petit défaut. Mais bon après tout le mini suv premium du groupe sera le DS3 Crossback, alors il faut bien lui laisser de quoi se différencier.
Impulsion sur le bouton start optionnel, et le petit 3 cylindres s’ébroue gaiement. Bonne surprise, je m’attendais à plus de vibration, c’est ici très bien filtré. D’ailleurs ce moteur est une vraie bonne surprise, si son couple n’est pas renversant, son bon accord avec la boite auto à 6 rapports le rend vraiment vivant et sympa. Plus démonstratif que l’ancien 1.6l VTI de 120cv, un poil plus économe (6.8l durant l’essai comprenant pas mal de ville et d’autoroute à 130km/h), il est un compagnon parfait pour vous faire oublier le diesel. Tous juste pourrait-on reprocher un manque de peaufinage de la gestion de la boite en mode standard lorsque l’on roule au régulateur. Si une côte un peu prononcée se présente, la boite ne sait plus ou elle habite, et alterne entre les 3 derniers rapports durant toute cette montée. Dans ce cas, un passage en mode sport s’impose afin qu’elle ne se verrouille sur la 4eme ou 5eme. Rien de méchant, mais pas très confortable (du tout !).
Parlons confort d’ailleurs, c’est très simple, c’est ce qui se fait de mieux dans la catégorie, et peut être même dans la catégorie du dessus ! Y compris chargé. Touché de route moelleux, bonne filtration, mouvement de caisse pas trop conséquents. Du grand art.
Coté équipement, Citroën nous avait gâté avec un modèle « toutes options », incluant les sièges avant chauffants (mais comme il faisait 34°…), le toit ouvrant panoramique (et il faisait 34° !), le démarrage sans clef, la camera de recul, le park assist, le system hifi (de qualité), le détecteur d’angle mort, l’affichage tête haute, n’en jetez plus, la court est pleine, et la aussi digne du segment supérieur.
Ah si, il y avait aussi le grip control, accompagné des pneus adaptés, et s’il ne s’agit pas d’un vrai 4x4, la motricité renforcée permet de s’aventurer sur les chemins escarpés, avec bonheur et toujours dans un confort appréciable. Pas ridicule du tout.
Et lorsque l’on revient sur le bitume (non pas de mauvais esprit sur l’état de notre réseau routier, il parait que les nids de poules c’est bon pour la sécurité routière…), le confort est toujours là, le comportement toujours sain, mais pas super dynamique, ce qui n’est pas forcement un critère sur ce segment.
Côté sensation ? Le grand frisson se trouve plutôt à l’extérieur sur ce C3 Aircross, la conduite n’apportant rien de bien remarquable, si ce n’est ce confort cinq étoiles, et ce n’est déjà pas si mal pour la catégorie.
Pari réussi, avec le C3 Aircross. Citroën est bien parti pour refaire le coup du Picasso, avec cette jolie petite voiture, ingénieuse, habitable, confortable, valorisante, personnalisable, un succès annoncé, et mérité. D’autant que l’aspect mécanique, qui constitue souvent le point faible des véhicules du groupe, est ici parfaitement maitrisé, et très largement au niveau de la concurrence.
P.S. une petite précision sur la consommation, cet essai fut réalisé juste après le passage à 80km/h, alors message personnel aux ayatollahs ayant imposés ou supportés cette mesure en assurant que l’on consommerait mois, à 80km/h, le C3 aircross est incapable de tenir la 6 à 80km/h, restant en 5 et surconsommant environ 0.5l/100 km/h par rapport à 90km/h ou la 6eme tient parfaitement. Merci…
Du même auteur