DrivEmotion
Par VDB | le 05/12/18
Nombre de constructeurs cédant actuellement à la mode des SUV, beaucoup d’entre eux désertent désormais la catégorie des monospaces, laissant la place pour la résurgence de ces ludospaces, jamais vraiment à la mode, donc jamais vraiment démodés. Peugeot profite du renouvellement de son utilitaire Partner, pour en décliner ce Rifter, qui, pour la première fois fait prénom à part. Vrai changement de cap, ou simple tour de passepasse marketing ?
D’un point de vue design, pas vraiment de grosses différences entre les VP et VU, si ce n’est les éléments vitrés ainsi que ceux spécifiques à notre version GT Line. Le look général reprenant logiquement le profil épais de l’utilitaire, en évidement plus cossu, avec cette face avant reconnaissable à tous les nouveaux modèles de la marque. Un bel utilitaire, mais un utilitaire quand même. Et attention à la hauteur de votre parking préféré, la bête toise 187cm ! De plus, il s’agit ici de la version courte (qui peut malgré tout s’équiper de 7 places), pour les très grands espaces, voir du coté de la version longue, proposant 35cm supplémentaires pour un total de 4.75m !
A l’intérieur, changement de décor, bienvenu dans une spacieuse familiale, voir un monospace de dimension supérieure : belle garde au toit, largeur aux coudes confortable, trois vrais sièges à l’arrière, grand coffre au carré, passage en « break » aisé, portes coulissantes, espace de rangement central gigantesque, coffre à malice au-dessus du… coffre, bref il fait bon vivre à bord, malgré une qualité de matériaux ainsi que des ajustements tout juste corrects. Le design est des plus avenant avec l’écran tactile flottant sur le tableau de bord et le petit volant commun à toutes les Peugeot modernes. What ? le petit volant sport sur un quasi-utilitaire ? Eh oui le constructeur semble vouloir aller au bout de ses idées, quel que soit le modèle.
Contact en appuyant sur le bouton start bien placé, et le petit 1499cm3 BlueHDI de 130cv s’ébroue gentiment, et sans trop vibrer : Plus monospace qu’utilitaire. La boite 6 s’avère un poil flou en cherchant la petite bête, mais rien de pénalisant à l’usage, et l’étagement se montre adapté. Pas un foudre de guerre, mais suffisant pour se mouvoir très décemment, et particulièrement silencieux à l’usage, sauf sous fortes accélération en toute logique. Ce petit 4 cylindres ayant de plus la bonne idée de ne réclamer que 5.3l de moyenne durant notre essai présentant une moitié d’autoroute, l’autre partagée entre route et ville, on peut sans se tromper le considérer comme un parfait compagnon, compte tenu du CX parpinesque et surtout le fait qu’il se soit laisser pousser la surface frontale.
Les premiers tours de roues amènent une petite surprise coté châssis, puisqu’ils se trouve en total décalage par rapport à ce que l’on attend en général d’une Peugeot, et que promettait le petit volant, puisque l’on se croirait au volant d’un… Berlingo ! Confort royal au détriment du dynamisme, choix étrange de la part du groupe PSA. Alors loin de moi l’idée de critiquer une voiture confortable, mais à un moment ou la séparation visuelle et philosophique des différents membres de la famille semble s’accentuer, il y avait la place pour deux caractères distincts entre les frangins ludospaces. La voiture s’avère donc particulièrement confortable et saine, à défaut de se montrer dynamique.
Alors, utilitaire ou monospace ce Rifter ? Définitivement monospace, il vous fait totalement oublier le look utilitaire une fois que vous voyagez à bord, et pour tout dire, si ce n’est pas le grand frisson, loin de là, ce ludospace s’avère particulièrement réussi et agréable à vivre, si vous réussissez à faire abstraction de son profil bien loin des modes. Reste quand même ce petit gout d’inachevé, et même de frustration concernant son léger manque de dynamisme en contradiction avec son blason Peugeot.
Côté prix, si la gamme débute à 23 150€, notre version d’essai réclame près de 33 000€. A ce tarif, nombreuses sont les offres concurrentes, souvent bien plus sexy, à commencer par son frère 3008 (voir 5008 !) plus valorisant et à l’habitabilité probablement suffisante pour un couple avec un ou deux enfants, mais plus limité que le Rifter lorsqu’un vrai besoin d’espace se fait sentir.
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