DrivEmotion
Par VDB | le 23/01/19
En cette période où la question du pouvoir d’achat s’impose dans l’actualité, le low-cost est à la mode, y compris en ce qui concerne l’automobile. Longtemps l’apanage des voitures de l’ancien bloc des pays de l’est, puis des Coréens, Renault, par l’intermédiaire de Dacia l’a remis au gout du jour en lâchant la bombe Logan sur le marché Français en 2004.
Lors de la présentation de la Tipo en 2015, nombre d’observateurs la positionnait en concurrente direct de cette fameuse Logan, à tort. Si la version 4 portes vise en effet une maximisation de chaque euro dépensé, elle ne boxe pas dans la même catégorie de taille (20cm de plus en longueur), ni même de raffinement. C’est encore plus vrai pour la version 5 portes qui nous intéresse aujourd’hui, qui vise fièrement des modèles issus de marques généralistes, telles les Megane, 308 ou autre Opel Astra.
A première vu d’ailleurs, rien de low-cost dans la présentation extérieure. Campée sur de belles jantes de 17’’, arborant une face avant agressive avec sa calandre flottante chromée encadrées par les feux de jour à led, le travail sur le design est important, avec notamment son capot bombé, en écho inversé à la ligne de toit, qui lui donne un petit air renfrogné. Prête à en découdre ! L’auto est plutôt valorisante, pas besoin d’aller la cacher à l’autre bout du parking.
La partie arrière est un peu plus torturée, oubliant de se faire consensuel, on peut ne pas aimer, mais au moins fait elle preuve de caractère avec le gros décrochage en dessous des feux.
L’ouverture de la portière apporte une bonne et une mauvaise surprise. La bonne est la présence de ce plastique noir mat à l’aspect tout doux, accompagné d’une très belle contre-porte présentant de larges inserts Castiglio, sorte d’alcantara plutôt très joli. La mauvaise ? Le tout est surplombé d’une large bande en plastique brillant dur comme tout ! Dommage.
Nous retrouverons d’ailleurs ce contraste dans tout l’habitacle, mêlant des matériaux de bonne qualité avec ce même plastique brillant, dur comme tout. Vraiment dommage. Pour le reste l’habitabilité est très bonne pour quatre passagers, les sièges enveloppants se parent également de jolis insert cartiglio et invitent plus au sport qu’au confort. Le coffre, bien au carré, fait parti des plus grand de la catégorie (440dm3), et s’il fait l’impasse sur le double plancher, il propose un fractionnement 1/3, 2/3.
La Tipo sait recevoir à toutes les places, c’est évident, mais avec une attention particulière pour le conducteur qui dispose même d’un réglage lombaire électrique sur notre version Easy. Version qui se positionne en gamme moyenne haute. Le tableau de bord est sobre, tout en horizontalité, surplombé par le petit écran tactile de 7’’ qui mériterait une petite crise de croissance jusque 8’’, et qui regroupe toutes les fonctions d’une automobile moderne : GPS, radio USB, Bluetooth, paramétrage des aides à la conduite etc… Le constructeur a par contre eu la bonne idée de conserver les commandes de clim indépendantes. Bien vu.
Le contenu technologique n’a d’ailleurs rien de low-cost, avec notamment un régulateur de vitesse adaptatif particulièrement bien calibré. Mention très bien aussi pour le combiné instrument clair et facile à lire, proposant une police à ombrage très agréable pour le compteur de vitesse digital. Terminons avec le système audio qui, s’il est d’une qualité correcte et flatteuse à la première écoute, pourra se révéler un peu fatiguant sur longue distance, dû à un aigu un peu en rentrait, à l’opposé de basses légèrement envahissantes malgré de nombreuses tentatives de réglage. Pas rédhibitoire, mais peu mieux faire.
Moteur, action, notre petit 1.6l diesel de 120cv s’ébroue et grogne un peu, il se fera beaucoup plus discret une fois en température, d’autant qu’il est tout à fait correctement insonorisé. Levier de la boite DCT sur Drive, et en route. Commençons par une mention spéciale à cette boite à double embrayage, si ce n’est le nombre de rapports (6) inferieur à certaines concurrentes, mais néanmoins suffisants à l’usage, Fiat fait l’effort d’équiper sa Tipo d’une unité moderne et performante, très agréable à l’usage. Bravo. Elle s’entend d’ailleurs bien avec le moteur pour proposer un agrément au-dessus de tout soupçons. Rien de sportif, bien sûr, mais suffisant pour rouler longtemps et sans frustration. Coté consommation, tablez aux alentours de 6l/100km en fonction de votre style conduite. Raisonnable.
Le comportement routier est plus contrasté, la voiture est efficace, relativement neutre tout en restant suffisamment joueuse, avec un vrai petit tempérament italien, discret mais présent. On sent cependant le confort un peu contrarié par les 17’’. En clair la voiture sera probablement plus homogène et confortable avec la taille du dessous, mais un peu moins sympa à conduire, et surtout moins jolie, à vous de choisir.
Pas low-cost pour deux sous, cette Tipo en donne carrément pour son argent, en s’offrant quelques milliers d’euros en dessous des autres propositions généralistes sans se montrer ni moins valorisante, ni moins bien équipé, et même pas nécessairement moins bien finie. Avec son identité Italienne discrète mais assumée, c’est assurément un choix malin
Version essayée : Fiat Tipo Easy 1.6 MJT 120 S/S DCT 5 portes au tarif indicatif de 27 140€ ttc
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