DrivEmotion
Par VDB | le 01/03/19
Sale temps pour les berlines compactes, tant il est bien difficile d’exister Face à la vague SUV, qui fait suite à la vague monospace. D’autant plus lorsque cette catégorie sinistrée se fait squatter allègrement par les Françaises. Et pourtant, quelques irréductibles constructeurs résistent. Parmi ceux-là, Ford, qui, génération après génération, décline sa focus, portée par des versions sportives savoureuses en porte étendard. Et si les versions vitaminées sont bonnes pour l’image, elles ne font pas le volume, alors le constructeur à l’ovale décline en ST-Line, reprenant la livrée sportive, mais animée par des motorisations bien plus raisonnable, tel un modeste 3 cylindres de 999cm3.
Sportif le design, c’est indéniable, avec les écopes de chaque côté du pare-chocs avant, son châssis rabaissé, son becquet arrière, ses grosses roues de 18’’ laissant entrevoir des étriers de freins rouge, cette Mini ST (annoncée il y a quelques jours, la « grosse » ST) s’avère très valorisante. Aucune outrance dans cette panoplie, c’est réussi, et particulièrement bien mis en valeur dans notre couleur rouge Candy. Tout cela habillant une ligne de base réussie, dans la continuité de la version précédente, avec son nez proéminent et son arrière en coin, moderne et dans l’air du temps.
A bord c’est un peu la même chose, facile à vivre avec quelques notes sportives. Bien vu. La qualité des matériaux est plutôt bonne, à l’image du revêtement de la console centrale ou des touches de placage façon carbone, et seul le revêtement au-dessus de la planche de bord qui, s’il est agréable au touché (légèrement moussé), parait dur au regard, peut prêter le flanc à la critique. Dommage. Les ajustements, eux, paraissent sans reproches.
Le désormais traditionnel écran tactile est rapide et bien lisible, et l’on ne s’y perd pas trop, même si certaines fonctions de paramétrages des aides à la conduite auraient gagné à s’y retrouver plutôt que de passer par un paramétrage séparé au volant. L’éclairage bleu des aiguilles ainsi que de différents bouton est très agréable, et Ford a eu la bonne idée de garder les commandes de clim ainsi que certaines commandes audios en direct, sans passer par l’écran. Merci ! D’ailleurs le système audio B&O Play 10hp optionnel (à 400€, c’est carrément cadeau) s’avère facile à régler et particulièrement agréable à l’écoute, faites-vous plaisir. De plus, de série ou en option, cette Focus est susceptible de s’équiper d’à peu prêt tout ce que vous pouvez souhaiter, tant en confort, qu’en technologie de pointe.
Pression sur le bouton start, et le petit 3 cylindres s’éveille en toute discrétion. Y’a pas a dire, un moteur essence reste plus discret, surtout lorsqu’il est bien encapsulé comme c’est le cas ici. Il ne reste plus qu’à positionner le pratique E-shifter (sélecteur de vitesse rotatif) sur D, et zou, en route. Alors levons le voile tout de suite, cette ST-Line dispose forcement de plus de plumage que de ramage avec son petit moteur de 125cv, mais à vrai dire, celui-ci se révèle suffisant en usage courant, tant il fait preuve de bonne volonté, bien aidé par la rapide boite automatique. Ses montées en régimes sont franches, et la note distillée flatte l’oreille, un bon bougre.
Seul léger défaut de l’ensemble mécanique, la boite se montre un peu hésitante dans les embouteillages, comme une vraie sportive en somme. Il est à noter que vous pourrez sélectionner votre mode de conduite selon 3 modes (eco, normal ou sport). Coté consommation, nous avons relevé 8l/100km, mais à relativiser tant nous avons endurés pas mal d’embouteillages.
Le châssis, à l’image de la génération précédente attire tous les compliments. Il s’avère dynamique à souhait, surtout dans cette version rabaissée et durcie, tout en restant raisonnablement confortable ; le compromis parfait pour papa ou maman sportif/ve. Et puis quel toucher de route, jamais tape-cul, il cogne même moins sur certaines aspérités que certains modèles se revendiquant tout confort.
L’attaque des freins de son coté, peut surprendre la première fois tant elle est exempte de course morte mais l’on s’y fait vite. Et l’efficacité n’est jamais prise en défaut.
Si la puissance affichée est limitée, cette Focus pourrait presque revendiquer le qualificatif de mini-sportive, ou plutôt mini-GT. Elle est agréable à regarder et à vivre, offre un châssis vivant mais suffisamment confortable, un moteur riquiqui mais plein de bonne volonté. Une configuration que l’on ne choisira pas par hasard, mais qui donnera le sourire à chaque pression sur le bouton Start.
Version essayée : Ford Focus ST-Line 1.0 EcoBoost 125cv BVA8 au tarif indicatif de 32 400€ TTC
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