DrivEmotion
Par VDB | le 15/01/20
Si l’on ne bâti plus, aujourd’hui, la réputation d’un constructeur sur des modèles sportifs, quelques-uns, notamment ceux engagés en compétition, poursuivent dans cette voie. Voir même débutent dans cette voie. En effet, Hyundai, dont il est question aujourd’hui, n’avait jamais vraiment proposé de voiture frisson. C’est désormais chose faite, avec cette I30 N, dont nous essayons la version FastBack, à coffre donc, pour cette petite berline vitaminée.
Si, de loin, cette version N ressemble nécessairement beaucoup à ses petites sœurs moins huppées, on remarque rapidement que c’est moins évident en s’approchant. Oui les proportions générales restent les mêmes, néanmoins beaucoup de détails plus ou moins marqués trahissent sa nature belliqueuse. L’avant est peut-être le moins spécifique, avec calandre, prises d’air et autres feux de jours propres à notre N, sans oublier la petite lame inferieur de couleur rouge. Rien d’exubérant cela dit. Le profil aussi reste relativement discret, avec, certes de jolies jantes de 19’’, et un petit bas de caisse frappé du N. Mais la partie arrière, elle, se montre bien plus agressive. Double sortie d’échappement entourant un diffuseur noir marqué d’un liseré rouge, et comprenant en son sein le feu antibrouillard de forme triangulaire. Et bien sûr ce béquet en forme de lame, prolongeant le pli de carrosserie, rien à dire, c’est réussi, suffisamment marqué, sans faire tuning.
L’intérieur est lui encore plus discret, un volant ainsi que le levier de vitesse et le fond de compteur logotés N, quelques inserts rouges, des sièges un peu plus enveloppant, et… c’est à peu prêt tout. L’habitabilité étant strictement identique aux autres I30 FastBack, bienvenue à bord d’une petite berline tout ce qu’il y a de plus habitable.
Le plus remarquable, finalement tient en deux petits boutons disséminés de part et d’autre de la branche centrale du volant, et permettant de sélectionner les « drive mode » ainsi que les modes « custom », afin d’adapter cette sportive bon chic bon genre à vos envies. Et d’un point de vue habitacle, la première chose modifiée sera le bruit distillé par l’échappement, beaucoup plus présent, mais nous y reviendront dans le chapitre moteur.
Le système audio d’origine, non badgé, réglable par l’intermédiaire d’un égaliseur à 3 bandes permet d’obtenir un son équilibré et agréable, assez peu sensible à la qualité des sources.
Lors de la mise en route, le moteur se montre relativement discret, et il faudra passer par le Drive mode pour le rendre plus présent, beaucoup plus présent même, sans qu’il ne se montre jamais envahissant. A vrai dire, avec sa note rauque et ses crépitements au lever de pied, il en deviendrait vite addictif !
Aux premiers instants, apparait une « zone jaune » au compte tours, à partir de 5 500trs/min, précèdent la zone rouge, et indiquant qu’il serait bon de laisser chauffer le 2.0 turbo avant de ne trop le solliciter. Ces petites diodes disparaissant progressivement au fur et à mesure de la montée en température. Même s’il ne viendrait jamais à l’idée d’un amateur de « rupter » à froid, cela fait parti des petites attentions bienvenues, de même que les petites diodes en haut du combiné instrument, s’affichants à l’approche du rupteur afin de prévenir le pilote sans qu’il n’ait à quitter la piste, ou la route, des yeux, décidément prévenante notre Hyundai.
D’ailleurs ce moteur fait preuve d’une bonne santé évidente, bien sur plus porté sur les régimes intermédiaires, où son couple fait merveille, que dans les hauts régimes, en bon moteur turbocompressé qu’il est, mais il ne semble jamais manquer de ressources, proposant des performances de haut niveau pour les 275cv annoncés, et bien présents. Il est de plus capable de mesurer son appétit, avec 9,5l/100km relevé sur notre essai, pas particulièrement porté sur l’écoconduite ! Il faut dire aussi qu’il est particulièrement bien supporté par une boite mécanique performante et efficace, dont le guidage n’appelle aucun reproche.
Et le châssis dans tout cela ? Actif, et donc à double visage. En mode normal, il permet d’utiliser cette I30N en bonne familiale qu’elle est, sans s’attirer les foudres d’aucun des membres de la famille, alors qu’un passage en mode sport la raffermira suffisamment pour envisager des activités bien plus sportives, bien que nous aurions supportés un poil plus dur encore pour un usage piste par exemple.
Dans tous les cas, le comportement s’avèrera exemplaire, neutre et un poil sous-vireur en temps normal, il est possible de la placer aux freins, plus facilement encore avec cette version FastBack, affublé de son coffre sac à dos ajoutant quelques dizaines de kilos en porte à faut arrière. Bien plus ludique que beaucoup de ses concurrentes strictes 5 portes à hayon, mais ne la prenons pas non plus une pure pistarde qu’elle n’est pas malgré la présence d’un autobloquant et d’une motricité de bonne facture.
Pour un coup d’essai, c’est assurément un coup de maitre que réalise Hyundai avec cette I30N FastBack. Si elle semble un peu juste pour enchainer les tours de circuit à la manière d’une Megane RS Trophy, elle fera preuve d’une polyvalence inconnue à bord de la Renault, et semble un excellent compromis entre la Trophy et la Megane RS tout court. Le tout avec une garantie 5 ans. Amateurs de petites berlines sportives, ne négligez surtout pas cette I30N au moment du choix, elle pourrait bien vous surprendre.
Version essayée : Hyundai I30N FastBack performance pack au tarif indicatif 36 200€ TTC
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