DrivEmotion
Par VDB | le 05/08/20
Toujours jeune cette 500X pourtant âgé de 6 ans bien tassés. La concurrence se faisant chaque jour plus féroce, Fiat tente aujourd’hui la carte, atypique sur ce marché des petits crossovers, du sport assumé, en lançant cette version… sport, ça ne s’invente pas ! Grande sœur de la 500 tout court, et alternative bien plus stylé à la 500L, cette X en survêtement promet de concilier le meilleur des deux mondes, pari gagné ?
Elle vieillie bien cette 500X, avec son air de grosse 500 toujours à la mode. Elle présente une face avant proche de celle de sa petite sœur, avec son regard enjôleur, légèrement maquillée de sport et ses feux sur trois étages. Le profil se fait nécessairement plus épais, impossible de masquer les 69cm supplémentaires en longueur ! Sans compter la dizaine de centimètres en hauteur, validant l’aspect crossover suggéré par le X de son patronyme. Cela posé, l’air de famille reste indéniable, et le petit coté rondouillard suggéré par la ligne de toit atypique renforce son allure bonhomme et sympathique, virilisé comme il se doit par les roues de 19’’ notamment. L’arrière, revient lui aussi aux bases du mythe, avec ses inserts couleur carrosserie au centre des feux, agrémenté d’une large baguette satiné surplombant un diffuseur noir contenant la double sortie d’échappement. Tel quel, le look se veut à la hauteur de l’appellation « sport », mais un petit gout de « pas assez » apparait rapidement, il n’aurait vraiment pas manqué grand-chose pour en faire une Abarth : une deuxième double sortie de l’autre coté du parechoc, et nous y étions !
L’intérieur, lui aussi tout en rondeur, présente nécessairement une habitabilité bien supérieure à la petite 500 tout court, et suffisante pour les besoins d’une petite famille, bien que ne faisant pas référence dans la catégorie compte tenu de son gabarit plus important que celui de ses concurrentes. Les espaces de rangements sont également présents, avec en particulier une double boite à gant bien pratique. La finition se fait correcte, et sans fausse note du point de vue des ajustements, tout comme des matériaux. Oubliez vos souvenirs des Fiat d’il y a 10 ans, même les plastiques durs sont en voie de disparition ! Et comme quelques touches, propres à cette version sport, telle la casquette de compteurs en Alcantara, les plastiques imitation métal satiné face au passager, ou les jolis sièges semi-baquets (un peu larges) cuir/tissu, viennent rehausser le tout, même si cela parait un peu dépareillé, l’ensemble est bien loin de l’image cheap que collait à la marque il n’y a pas si longtemps. Les appui-têtes, au dessin étrange, plat et circulaire, s’avèreront être ce que nous avons essayé de plus confortable depuis… toujours !
Par contre le petit logo X au milieu de la console centrale n’est là qu’a titre décoratif, dommage, il aurait gagné à contrôler un Drive mode, si la voiture en était équipée, ce que nous verrons plus loin. Quelques petites fautes ergonomiques subsistent, particulièrement les réglages du niveau de son et de recherche des stations, accolés aux palettes de changement de vitesse, pas forcément très pratique. Ah oui, et puis ces consommations affichées en kilomètres par litre au lieu de litres aux cent kilomètres, comme tout le monde, sortez vos calculettes.
Le système audio de son coté, d’origine et non badgé d’un spécialiste, se révèle particulièrement efficace, par la grâce d’un égaliseur à 3 bandes (avec présence de réglage medium donc), mais il faudra néanmoins faire attention à l’usage du loudness, vite envahissant.
Installé à bord, il nous tarde de voir de quel bois se chauffe cette version sport. Pensez donc, le petit 1.4l Firefly en version 150cv dans ce compact 500X, il doit en effet y avoir de quoi gouter au sport pour le jeune père de famille ayant dut abandonner sa 500 Abarth à la naissance de son premier rejeton ! Et si l’on fait abstraction du levier de vitesse long comme un jour sans pain, la boite automatique, malgré quelques hésitations (si on hésite, elle hésite !), supplée correctement notre pétillant petit 4 cylindres, qui prend ses 6 000 tours minutes avec une joie non dissimulé, tout en se montrant souple à bas régime, disons dès 2 000trs/min, tout en se contentant de 7.5l/100km en jouant un peu.
Le seul défaut reste l’absence d’un drive mode, que nous verrions bien commandé par le bouton X de la console centrale, et qui permettrait de mieux gérer la boite de vitesse, la rendant plus douce en conduite cool, et moins hésitante en sport. Mais le moteur, lui, offre un compromis parfait entre élasticité au quotidien, et sport à l’occasion.
La partie châssis, présente un comportement neutre, offrant peu de roulis ainsi que des changements d’appuis rigoureux, voir dynamiques, mais souffre de remontés de couple importantes dans la direction. Sans que ce ne soit dangereux, cela nous rappelle plutôt de bons souvenirs, d’un temps ou les constructeurs ne cherchaient pas à trop aseptiser leurs modèles. Les sensations sont donc au rendez-vous, et le confort, ferme sans être casse-vertèbres, reste tout à fait compatible avec un usage familial, d’autant que l’isolation phonique apparait excellente. Seul petit bémol, un bagage technologique légèrement en retrait, avec l’absence de régulateur de vitesse adaptatif et même de détecteur d’angle mort.
Si la démarche est intéressante de la part de Fiat, de présenter une version sport de son petit crossover, il n’en ressort pas moins un petit gout d’inachevé, tant il ne manquait pas grand-chose pour en faire une vraie version Abarth. Une poignée de chevaux, une double sortie d’échappement supplémentaire et le bruit qui va avec, un drive mode, et le tour était joué pour proposer la nouvelle coqueluche de la catégorie. Telle quelle, cette sport reste une offre intéressante, présentant un bon équilibre entre sport et famille, le tout pour un tarif étudié.
Version essayée : Fiat 500X Sport 1.3 FireFly Turbo T4 150ch DCT au tarif indicatif de 31 290€ ttc
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