DrivEmotion
Par VDB | le 11/11/20
Il est parfois des voitures que l’on croise au quotidien sans trop y faire attention, tant elles font partie du paysage et n’attirant pas particulièrement l’attention. C’est un peu le cas du Hyundai Tucson, SUV compact, réussi et discret, dont le statut change quelque peu lorsqu’il est choisit en finition N-Line, qui, par petite touche, tente de sortir du lot commun, avec réussite ?
Alors oui, c’est un Tucson, aucun doute, mais dans cette combinaison rouge, habillé de noir pour tous les ajouts de carrosserie, extensions d’ailes, rétroviseurs, bas de caisses, jantes, entourage des vitres, sans oublier les barres de toit, la discrétion n’est plus de mise. Rien d’extravagant cela dit, puisque tout est particulièrement bien intégré, y compris les nouveaux boucliers avant et arrières. En tournant autour, on en vient à potentiellement envisager ce rouge un peu flashy, ce qui ne saurait être le cas sur une autre finition. Ça lui donne même un petit côté « bad boy » sans être too much, une vraie réussite, et notre petit doigt nous dit qu’une grosse proportion des Tucson vendus, le sont désormais en cette finition.
L’intérieur, lui, reste beaucoup plus classique, puisqu’à l’exception de la jolie sellerie cuir/alcantara, et du levier de vitesse, nous sommes dans un Tucson normal, fait pour ne déplaire à personne, et qui ne devrait déplaire à… personne. La finition n’appelle aucune critique concernant les ajustements, cependant quelques matériaux perfectibles « made in plastiques durs », notamment sur les contre portes et entourage de la console de clim sont encore à signaler. L’ambiance nocturne affiche une atmosphère zen, avec des éclairages bleutés du plus bel effet. L’habitabilité, elle, semble parfaite compte tenu de son gabarit, y compris son coffre, qui, sans en donner l’impression, affiche 513dm3, soit l’une des meilleure valeur de la catégorie.
L’équipement apparait complet, et bien calibré pour le tarif demandé, bien que quelques bizarreries soient à noter, ainsi, monter un maintien dans la file actif, mais faire l’impasse sur le détecteur d’angles morts apparait étrange. Autre étrangeté, la présence d’une commande permettant de lancer la reconnaissance vocale, qui finalement ne fonctionne qu’avec un téléphone connecté via Android auto ou Apple Car Play… Le système audio de base, s’en sort particulièrement bien. Pourtant privé de caisson de basses et même de loudness, il délivre un son clair et équilibré, par la grâce d’un équaliseur à 3 bandes, qui, comme bien souvent, fait toute la différence.
La mécanique piquait notre curiosité, en effet, ce Tucson fut l’un des premiers à équiper son moteur diesel, délivrant 115cv, d’une micro-hybridation. Premier élément notable, tout diesel qu’il est, l’insonorisation l’isole parfaitement, et la voiture s’avère particulièrement silencieuse, quelque soit le type de trajet ou de sollicitations. La micro-hybridation s’avère, comme de coutume, discrète, accentuant un peu la rondeur naturelle de cette mécanique, mais apportant un frein moteur en deux temps, très classique au lever de pied, puis beaucoup plus marqué quelques fractions de secondes plus tard lorsque la récupération d’énergie se met en action, à condition d’être au-delà de 1 300trs/min. Tel quel, cela nous donne un caractère volontaire, et suffisant pour une immense majorité de situations, mais peut être peu limité pour les configurations les plus chargées, sans même parler de vouloir tracter une remorque un peu lourde. Une cinématique est disponible au niveau du combiné instrument, mais dans la mesure ou elle est simpliste, n’affichant pas même le niveau de charge de la batterie, on pourra s’en dispenser. Un petit bouton au niveau de la console centrale permet de basculer en mode sport, sans différenciation notable de fonctionnement.
Cette mécanique sans histoire transmet sa puissance via une excellente boite de vitesse mécanique se maniant par l’intermédiaire d’un levier de vitesse particulièrement agréable aux débattement raisonnablement court. Reste l’aspect consommation, où nous attendions particulièrement notre mécanique optimisée, qui nous a gratifiée de 5.5l/100km. C’est bien, mais nous espérions quelques dixièmes de litres de moins. A sa décharge, ce Tucson n’a rien d’un poids plume, au point que la version 136cv, probablement moins sollicitée, consommerait sensiblement pareil.
Si les premiers tours de roues semblent proposer un confort un peu ferme, on se rend vite compte qu’il n’en est rien. Alors oui, ce Tucson ne fait pas dans le « douillet feutré » de certains de ses concurrents, mais le confort n’en reste pas moins excellent, exceptionnel même dans sa capacité à filtrer les petites irrégularités de la route, petite cassure et autres bouches d’égout, dans ce domaine-là, il est le meilleur, d’assez loin, et dans un silence impressionnant, là où certaines concurrentes vous font bien entendre le travail des suspensions. La caisse étant particulièrement bien maintenu, le dynamisme est aussi de la partie, pour un SUV s’entend. Confortable, dynamique et sans surprise, ce Tucson se montre à la fête dans un domaine où nous ne l’attendions pas vraiment !
Attirante sans trop en faire dans cette nouvelle tenue sportive, confortable et dynamique d’un point de vue châssis, accueillante et habitable, économique à l’achat comme à l’usage, cette version N-Line vise juste pour ceux trouvant la version standard un peu trop effacée. Reste une mécanique un peu timide, mais pouvant proposer 21cv supplémentaires moyennant 2 800€ supplémentaires incluant la boite DCT7, et toujours la garantie 5 ans, il sait recevoir ce Tucson.
Version essayée : Hyundai Tucson N-Line Edition 1.6 CRDI 115 Hybrid 48V au tarif indicatif de 34 030€ TTC
Du même auteur