DrivEmotion
Par VDB | le 07/09/21
Le dernier des Mohicans, ou presque, tant les ludospaces ont désormais désertés les showrooms, c’est aujourd’hui une espèce presque protégée que nous essayons avec ce Citroën Berlingo ! Pourtant, promettant confort, espace à bord et fonctionnalités à bon compte, ils ont tout pour séduire les familles, mais, balayés par la déferlante SUV, après avoir difficilement résistés à celle des monospaces, ils se font dorénavant bien rares, essai d’un des derniers représentant de l’espèce.
Evidemment, si l’on considère que le premier critère d’achat d’un véhicule est le design, les présentations commencent bien mal. Non pas qu’il soit repoussant notre Berlingo dans sa livrée « Gendarmerie Nationale», loin de là, mais il faut avouer qu’il manque quand même du coté bien plus aguicheur de son grand frère C5 Aircross par exemple. Alors oui, en partant du profil partagé avec la version utilitaire, difficile de faire beaucoup mieux, mais à y regarder de plus près, avec quelques artifices, une peinture intégrale et des jolies jantes de 17’’, ce Berlingo en devient plutôt agréable à la rétine, sans être une gravure de mode, on peut tout à fait se projeter au quotidien à son bord. A noter que nous disposions de la version courte, une variante allongée de 35cm existant au catalogue, les deux pouvant être équipées de 7 places.
L’intérieur révèle la plus grande qualité de notre ludospace, son atout maitre, l’habitabilité ! Bienvenue à bord et prenez vos aises, il saura accueillir 5 passagers et leurs bagages généreusement dimensionnés sans sourciller, cela en est même particulièrement impressionnant dans 4.40 mètres de long ! Vous avez un gros chiens ? Pas de soucis, que ce soit dans le coffre ou l’habitacle, il trouvera lui aussi sa place ! Aucun doute, pour trouver autant d’espace, ce n’est pas un C5 Aircross qu’il vous faudrait regarder, mais carrément le cousin 5008, et encore. L’espace à bord est une chose, mais notre Berlingo sait aussi proposer une multitude de rangement bien conçus et dispersés à ses quatre coins, console centrale, rangement géant dans l’accoudoir, contre-portes, modu-top au-dessus du coffre, cachettes sous les pieds des passagers, aumônière dans le prolongement du pare-brise, portes gobelet intégrés à la planche de bord, double boite à gants, n’en jetez plus, la cour est pleine ! Cerise sur le gâteau, un hayon ouvrant indépendamment du coffre, si ça peut paraitre un gadget au premier abord, voyez combien de bazar cela vous permet d’enfourner dans le coffre sans que tout ne tombe, pour vous en convaincre.
Ajoutez y la luminosité amenée par le toit panoramique, et vous obtenez un habitacle particulièrement agréable à vivre. Et ce n’est même pas la finition qui viendra ternir le tableau, puisqu’il n’y a pas vraiment de reproche à faire. Les matériaux sont plus que corrects, bien qu’il faille s’habituer au revêtement « moucheté » de la planche de bord, pendant que les ajustement, même si nous les aurions appréciés un peu plus serrés, ne prêtes guère ne flanc à la critique, encore moins en se souvenant de sa base utilitaire, qu’elle sait faire oublier. L’équipement aussi est digne d’une berline, rien ne manquant pour le confort de ses passagers.
Reste le système audio qui souffle le chaud et le froid. Le chaud c’est une qualité sonore tout à fait convenable, par la grâce d’un égaliseur 3 bandes, et même si nous aurions aimé pouvoir choisir un système supérieur en option, celui-ci propose un son sans reproche dans cette gamme. Le froid, c’est une réception radio dramatique en dehors des (très) grandes villes ou de l’autoroute, merci de prévoir une clé USB !
Coté motorisation, notre version d’essai était doté du diesel Blue HDI 130cv associé à la boite automatique à 8 rapports. Un excellent équipage, économique et polyvalent, qui ne trouvera ses limites que lors de montés particulièrement sévères, véhicule chargé façon déménagement, c’est-à-dire fort peu souvent. La commande rotative intégrée à la planche de bord se révélant pratique et économe en espace de vie, nous retrouvons les palettes au volant permettant d’anticiper si nécessaire un dépassement. Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette mécanique s’avère suffisamment discrète pour ne pas entacher la sérénité ambiante. La boite automatique reste fidèle à sa réputation, excellente, capable de garder la vitesse afin d’offrir du frein moteur, il n’y a guère que lors des sorties de régulateur de vitesse qu’elle pourrait se dispenser d’un rétrogradage un peu désagréable.
La consommation de notre essai, dans des conditions particulièrement exigeantes, est ressortie à 6l/100km, mais en condition normale, ce Blue HDI devrait se contenter d’un litre de moins, tutoyant les 5l/100km, ce qui apparait raisonnable compte tenu de son gabarit, son poids, et surtout de son aérodynamique pas spécialement favorable. Restons sur l’aérodynamique pour souligner le bon travail de Citroën afin de conserver un maximum de silence à bord, en effet, jusque 120km/h, les turbulences paraissaient particulièrement bien filtrés, ne se faisant plus présente qu’à l’approche de la vitesse légale maximale, tout en restant plus qu’acceptables.
D’un point de vue châssis aussi le Berlingo fait honneur à son rang, à son sang même, avec un confort, signature ADN de la marque, de haut niveau, offrant un moelleux de suspension remarquable, sans trop sacrifier aux mouvements de caisse. Evidemment, il n’est absolument pas fait pour l’attaque d’un col de montagne, néanmoins, jamais il ne se désunira, restant en toutes circonstances particulièrement sécurisant. A noter qu’un chargement important ne pénalisera nullement ce comportement, bien au contraire, tant il se montre presque plus confortable en charge. De plus, nous disposions du grip control, qui, s’il ne remplace pas une transmission intégrale, permet malgré tout d’optimiser la motricité dans des conditions d’adhérence précaires.
L’équipement dynamique non plus ne fait pas défaut, avec un affichage tête haute, un maintient actif dans la fil ainsi qu’un régulateur de vitesse auto-adaptatif. Par contre nous aurions appréciés un détecteur d’angles mort, le montant central épais pénalisant la visibilité de ¾ arrière du conducteur, obligeant à tourner la tête plus que de raison lors d’un dépassement.
Championne du rapport encombrement/habitabilité, bonne à tout faire et plus cohérente que sa cousine Rifter, si elle apparait moins sexy qu’un SUV à la mode, elle n’en reste pas moins tellement plus pragmatique et accueillante au quotidien. Assurément un excellent choix pour les chargés de famille faisant fi des grandes tendances, qui sauront apprécier ses qualités d’accueil hors normes. A noter que ce Berlingo existe également en version électrique.
Version essayée : Citroën Berlingo BLUEHDI 130 S&S EAT8 Shine au tarif indicatif de 34 890€ TTC
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